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Hautvillers

Parc Imperial, Plombieres les Bains, France
Hautvillers est une commune française située dans le département de la Marne en région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Altavillois. Hautvillers se situe sur la côte sud de la Montagne de Reims. Hautvillers fait d'ailleurs partie du parc naturel régional de la Montagne de Reims. Le village surplombe les boucles de la Marne, offrant plusieurs points de vue sur la vallée et les villages environnants, c'est en profitant de cette hauteur qu'est installé l'émetteur d'Hautvillers pour la télévision. Une grande partie du territoire communal, qui totalise 11,77 km2, est occupé par la Forêt domaniale d'Hautvillers (au nord). C'est là qu'on trouve les étangs des Sentelles et celui des Essarts. Le village est entouré par le vignoble de Champagne au sud et à l'est. L'extrême sud de la commune, entre la Marne et la canal latéral à la Marne, est la seule partie du territoire altavillois qui n'est pas recouverte de vignes ou de bois. En dehors du village, on dénombre plusieurs hameaux : la Briqueterie, l'Écluse, les Montecuelles, Pont Malot, le Pré Jaumé et Sainte-Hélène (propriété de Moët & Chandon). En l'an 650, en plein Moyen Âge, l'archevêque saint Nivard, alors responsable de l'église de Reims, aurait eu, au cours d'un voyage dans cette région, une vision prophétique : une colombe volant à flanc de coteaux, lui indiquant le lieu ou installer le futur monastère. Dès lors, il ordonne la construction de l'abbaye bénédictine Saint-Pierre d'Hautvillers. Dans la vallée, nombreux sont les hameaux proches des bords de la rivière Marne. Ces derniers sont aussi une route idéale pour les différents peuples barbares qui, en route vers d'autres contrées, pillent ces villages en chemin. À proximité, la communauté « Villare » se lasse de ces passages et vient fonder en l'an 658 le village Alta Villare sur les hauteurs proches de l'abbaye. La langue française évolue, mais Hautvillers demeure en français moderne, le « Haut Village » et ses habitants, les « Altavillois ». L'abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l'histoire : détruite par les Normands en 882, restaurée puis brûlée par les Anglais en 1449, rebâtie puis rasée par les Huguenots en 1564. Elle renaîtra à nouveau de ses cendres grâce aux dons de Catherine de Médicis. Elle cesse définitivement toute activité lors de la Révolution, en 1789. Suite aux révoltes de l'époque, l'église abbatiale et une petite partie du cloître seuls demeurent. À la Révolution, Hautvillers devient chef-lieu de canton, puis rejoint le canton d'Ay en 1801. "On l'appelle "Hautvillers", "Haut", c'est son nom, il l'est en effet. Ici, c'est l'épais feuillage des forêts qui le couronne. Sur ses coteaux, largement déployés, un océan de vignes chargées des raisins dont le jus fera briller les coupes de l'éclat de ses perles. En 1997, à l'occasion du 30ème anniversaire du jumelage entre Hautvillers et Eguisheim, nos amis alsaciens offrent au village un couple de cigognes, d'où notre association à but non lucratif. Nous avons déjà remis 20 cigogneaux en liberté. C'est grâce à une vingtaine de volières que cet oiseau a pu être sauvé de justesse. En 1974, en France, il ne restait plus que 9 couples de cigognes, maintenant nous en sommes à environ 600 couples mais avec 90% de perte tous les ans. Si il n'y avait plus de volière, dans 20 ans, la cigogne n'existerait plus. La Champagne a pour limites, au Nord, le pays de Liège et le Luxembourg, à l´Est, la Lorraine, à l´Ouest, la Picardie et l´Ile de France et au Sud la Bourgogne. En contact avec les autres pays par ses frontières, elle ne pouvait manquer de devenir un lieu de passage et de batailles : bataille des Champs Catalaunique en 451 contre les Huns, guerres de Trente Ans, de la Fronde, Valmy, Campagne de France en 1814, 1815, 1870, la Grande Guerre de 1914-1918, la dernière invasion en 1940 et la libération en 1944 ... A l´origine comté, elle est réunie au royaume de France par le mariage de Jeanne de Champagne, reine de Navarre, avec Philippe de France (Philippe IV dit le Bel) en 1284. Elle reste cependant autonome jusqu´en 1314, date à laquelle Louis X dit le Hutin la rattache définitivement à la France. Elle devient une province. Primitivement, un ancien camp celtique, puis une villa romaine détruite par les barbares occupait la place. Un village s'est installé sur les hauteurs d´où le nom de "Altum villare" (856-870), Altviller (1156), Auvillier (1480), Haultvilliers (1164), enfin Hautvillers (1780). Hautvillers est actuellement connu pour être le berceau du Champagne. Vers 650, saint Nivard y installa des moines soumis à la règle de Saint-Benoît et Saint-Colomban ; saint Berchaire en fut le premier abbé. L´abbaye devint célèbre au 9ème pour les reliques de ste Hélène qu´un moine avait dérobées à Rome et qui furent authentifiées par des miracles. Le scriptoriurn de l´abbaye a décoré quelques-uns des plus beaux manuscrits carolingiens. Depuis Nivard, qui la fonde en 658, l´abbaye d´Hautvillers est un important lieu de pèlerinages. Les plus importants concernent Sainte Hélène, mère de l´empereur Constantin, dont les reliques avaient été transférées de Rome à l´abbaye d´Hautvillers en 841. S´y ajoutent les reliques de Saint Nivard, Saint Syndulphe ... Les pèlerins affluaient le 7 février, jour de l´arrivée des reliques de sainte Hélène à Hautvillers, le 18 août, jour de la Sainte Hélène, le 3 mai, jour de l´Invention de la Sainte-Croix, lundi de Pentecôte. Durant neuf jours, du jeudi avant la Pentecôte au vendredi suivant, les châsses étaient exposées à l´entrée du chœur. Ces pèlerinages, ajoutés au marché public, institué chaque vendredi, permet au village de prospérer. Ce marché a été supprimé en 1554. L´abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l´histoire : détruite par les Normands en 882, pendant la Guerre de Cent Ans, malgré les lettres patentes qui plaçaient l´abbaye d´Hautvillers sous protection du roi, les Anglais rançonnent les religieux, pillent, saccagent et brûlent le monastère en 1449 comme ils l´avaient également fait en 1421. En 1519, Charles Quint devient empereur ... sa devise est « Toujours plus oultre » ... Il cherche à récupérer le duché de Bourgogne ... et pour ça, en 1544, il franchit la frontière et marche sur Paris à travers la Champagne. Pour affamer les Impériaux, François 1er ruine toute la campagne des environs et, désespérant de sauver Epernay, il fait incendier la ville le 3 septembre 1544. Hautvillers, Dizy, Champillon furent rançonnés par Charles-Quint au point qu´il n´y avait plus de vivres pour les habitants. Le village n´avaient plus de quoi approvisionner le marché, il cessa peu à peu et fut bientôt abandonné. « Plus de moines, mort au papisme !! » ... en mars, commencent les guerres de religions ... Les religieux parviennent à transporter à Reims l´argenterie, les châsses, les saintes reliques, ainsi que les titres, manuscrits et les papiers les plus précieux avant de s´enfuir. Les Huguenots, conduits par La Noue, brûlent le monastère. Catherine de Médicis fit un don considérable en 1570 pour la reconstruction de l´abbaye. En 1586, les calviniste investissent Epernay, ils en sont chassés par les troupes du Duc de Guise, elles-mêmes chassées par les habitants en 1588 ... Les Ligueurs s´en emparent en 1592. Henri IV la libère. En 1635, Louis XIII la soustrait au comte de Soissons qui s´en était emparé l´année précédente. De 533 aux guerres de la Fronde, Epernay fut pillée, dévastée, ruinée une vingtaine de fois !! Au retour des religieux en 1603, les pèlerinages du lendemain de Pentecôte et du 18 août furent tellement fréquentés que les marchands en tout genre y vinrent en grand nombre pour les besoins des pèlerins. En 1636, l´armée espagnole envahit la Picardie, les religieux cédant à la panique évacuent de nouveau leurs biens les plus précieux à Reims. Mais les Espagnols reculent devant Richelieu. En 1648, les manants et communauté dudit Hautvillers possèdent une pièce de pré de vingt arpents (1 arpent = un demi hectare environ) ; une autre de deux arpents ; sur les terres du seigneur abbé un droit de pâture pour leurs chevaux et vaches dans les bois et taillis et les étangs pour s´abreuver ; le droit de conduire un porc par habitant durant le temps des poissons et des glandés ; le droit de prendre des branches sous la hache du bucheron faisant bois pour le seigneur abbé moyennant une poule. Également le droit de ramasser le bois sec. Pendant la guerre de la Fronde, en 1649, 6 000 hommes du comte d´Erlach, basé à Ay, commettent les pires atrocités. En 1652, le Duc de Lorraine, Charles IV, venait enfin d´entrer en France par la Champagne, sous prétexte de venir seconder les troupes de Condé contre l´armée royale qui, à cette époque, n´avait pas de plus grand ennemi qui celui qui avait pris le parti des Espagnols, après les avoir battus à Rocroy, le 19 mai 1643. Grâce aux fricoteurs (maraudeurs) de son armée, composée de 8.000 hommes, on peut dire qu´il parcourut le pays en ami à qui tout appartient. Hautvillers, lui aussi, put voir au moins, dans le lointain, les soldats courir la campagne (l´armée du prince était campée à Plivot), et rançonner le pauvre villageois. Les religieux avaient obtenu du prince un seul homme et son cheval pour faire la garde et empêcher les soldats vagabonds de ravager les vignes. Ce simple cavalier suffit pour écarter du village les pillards de l´armée, campée alors à une distance de trois lieues (environ 10km). Les vendanges purent donc commencer le 20 septembre et se terminèrent le 20 octobre. Le dimanche 17 novembre 1652, l´armée du maréchal de Turenne, qui combattait Condé, campa à Hautvillers et dans les environs. Les soldats burent plus de 600 pièces de vin, brulèrent la cave du sieur bachelier, coupèrent des arbres et brulèrent des portes ... Deux ans plus tard, les habitants d´Hautvillers, Dizy et Saint Imoges durent recevoir dans leur logement les carabiniers des armées du Roi du comte de Beaujeu. Les armées amies ne se comportaient pas mieux que les armées ennemies. Elles brûlaient les habitations et pillaient ... Les religieux de l´abbaye font construire de nouveaux bâtiments pour l´extension du commerce des vins (celliers, pressoir). Le 18 juillet 1657, le pape Innocent X accorde une indulgence plénière à tout fidèle qui, muni des sacrements de pénitence et d´Eucharistie, visiterait dévotement, le jour de la sainte Hélène, l´église du monastère. En 1668, Dom Pérignon devient cellérier de l´abbaye. Les vins d´Hautvillers et de Champagne sont renommés depuis le XIè siècle, la vigne y était plantée depuis 850 ; le pape Urbain II, né à Châtillon sur Marne, élu en 1088, a contribué à le faire connaître. Ce vin était un vin rouge, assez semblable au vin de Bouzy. Les vignes du terroir d´Hautvillers ne dépassent pas 100 arpents (50 hectares environ) pour 241 hectares en 1857 Dom Pérignon aurait mis au point l´assemblage, la pressurisation fractionnée qui permet d´obtenir un jus blanc à partir de raisins noirs, il fait creuser dans la craie, des caves profondes afin d´obtenir une température constante, il modifie la forme des bouteilles afin de limiter la casse, il remplace les bouchons de bois par des bouchons de liège ... Il décède en septembre 1715 à 77 ans. Aux guerres succèdent les famines (1698, 1709, 1725, 1740 ...). Les ouvriers se révoltent, notamment en 1760 à Cumières. Tous les vignerons sont désarmés. En 1773, Hautvillers compte 1.100 habitants En 1784, l´école était fréquentée par les enfants des deux sexes ; leur chiffre étant en constante augmentation, une école de filles est créée. Le local est fourni par les religieux. 1789, création d´une garde bourgeoise 1790, les religieux quittent l´abbaye. L´abbaye est définitivement démolie lors de la Révolution à l´exception de l´église abbatiale et d´une petite partie du cloître. En 1793, alors que le marché au blé à Ay était régulièrement alimenté par 700 boisseaux (1 boisseau = 25 litres environ), il n´en arrive que 30 à 40 boisseaux malgré la pression des gendarmes. La disette se fait sentir. En 1814, lorsque Napoléon bat en retraite, dès le mois de janvier, les Russes passaient déjà à Hautvillers comme dans les environs ; le 22 mars, 60 hommes réquisitionnent 1000 pains de 12 livres, 8 vaches, de la viande salée, 15 pièces de vin, 300 boisseaux d´avoine, 500 bottes de foin ... les habitants n´ont pas de quoi satisfaire ces réquisitions ... le pillage commence, le même jour, 6 à 700 cavaliers arrivent dans le village et continuent le pillage. Entre le 29 janvier et le 5 mars, les habitants fournissent entre le 10.470 livres de pain, 6 vaches, 11 moutons, 20 pièces de vin, 250 bouteilles de vin, 1456 bouteilles d´eau de vie, du foin, de la paille, de l´avoine, des volailles, des chevaux, etc. Les mêmes réquisitions seront faites jusqu´au mois de mai ... En 1815, le passage des troupes étrangères de juillet à décembre occasionne une dépense de plus de 25.000 francs, sans compter les provisions de bouche et le vin rouge et blanc mousseux pour 3.000 francs. En 1815, le tzar organise une parade pour les troupes d´occupation du côté de Vertus.Pour nourrir les 200 000 hommes qui y participent, il saigne la région à blanc. La table d´Alexandre 1er accueille 300 convives. Après les guerres napoléoniennes, la misère s´installe ; des malfaiteurs, des brigands parcourent la campagne et les habitants sont obligés d´organiser des patrouilles de nuit. Du 22 avril au 3 juillet 1832, le choléra sévit dans la commune faisant 87 morts sur 370 atteints. En 1849, 29 morts et en 1854, 81 sur les 817 habitants que comptent la commune. Le 8 septembre 1870, 2500 Prussiens arrivent à Hautvillers, le 15 octobre, ils détruisent toutes les armes trouvées dans le pays afin que les habitants ne s´en servent pas contre eux. En dehors des réquisitions classiques pour 37.000 francs, aucune exaction n´est commise par les troupes d´occupation. Depuis près de dix ans, les récoltes sont mauvaises. La vigne est ravagée par le phylloxéra et les insectes. Et quand certaines années sont bonnes, la surproduction frappe à sa façon et les prix tombent. En 1910, le 16 octobre, 10.000 vignerons se réunissent à Epernay, le 4 novembre la grève de l´impôt est décidé dans plusieurs communes, les celliers et caves sont mis à détruits, le 18 janvier se produisent les mêmes incidents à Hautvillers. Le 31ème Régiment de dragons intervient. Le vignoble de la Vallée de la Marne est en état de siège. Le 10 février 1911, le Parlement adopte les mesures de protection qui éteignent la révolte des vignerons. Les meilleurs millésimes de champagne du début du XXème siècle sont 1914, 1915 et 1917 ..., années de cette Grande Guerre qui défigure la Champagne. Dès le 3 septembre les troupes allemandes sont en Champagne, le 4, elles occupent Epernay et se retrouvent à quelques kilomètres de Paris. Joffre déclenche une contre-offensive où interviennent les fameux taxis de la Marne. Le 11 septembre, la victoire semble se profiler, les Allemands reculent sans cesse, les troupes et convois défilèrent sans interruption ; dans la matinée, les Allemands font sauter le pont de Reims, sur la voie ferrée d´Epernay à Reims et le pont de Marne. Peu de temps après la rupture des ponts, les troupes françaises pénètrent dans la ville d´Epernay ; vers 14 heures, le génie français commence à réparer le pont ; à 16 heures, les premières colonnes françaises s´y engagent, mais l´artillerie allemande, établie vers Hautvillers, bombarde les abords ; plusieurs civils sont tués ou blessés dans la rue du Pont. La progression des troupes françaises oblige les batteries allemandes à se replier. Le 13, Reims est libéré ; les Allemands sont fixés sur l´Aisne, mais encore suffisamment près pour bombarder la ville. Le 22 février, 1500 obus s´abattent sur la ville provoquant d´énormes destructions. Hautvillers se retrouve en zone libérée. En 1940, le 10 mai, les 3 et 4 juin, les Stukas allemands bombardent Épernay. En septembre 1943, Henri Martin, maire d´Hautvillers, est déchu de ses mandats ; résistant, membre du Parti socialiste clandestin et franc-maçon, il est arrêté un an plus tard et déporté à Mauthausen où il décédera. En juillet 1944, à Hautvillers, 15 personnes sont arrêtées pour actes de résistance. Le 28 août 1944, une brigade de la 7ème division blindée de la IIIème Armée US, commandée par le général John Bellinger, entre dans Épernay. La résistance locale aide l´armée régulière à libérer la ville. Reims est libéré le 30.
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Hautvillers

Chemin des Brigands, Saint-Cirq-Lapopie, France
Hautvillers est une commune française située dans le département de la Marne en région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Altavillois. Hautvillers se situe sur la côte sud de la Montagne de Reims. Hautvillers fait d'ailleurs partie du parc naturel régional de la Montagne de Reims. Le village surplombe les boucles de la Marne, offrant plusieurs points de vue sur la vallée et les villages environnants, c'est en profitant de cette hauteur qu'est installé l'émetteur d'Hautvillers pour la télévision. Une grande partie du territoire communal, qui totalise 11,77 km2, est occupé par la Forêt domaniale d'Hautvillers (au nord). C'est là qu'on trouve les étangs des Sentelles et celui des Essarts. Le village est entouré par le vignoble de Champagne au sud et à l'est. L'extrême sud de la commune, entre la Marne et la canal latéral à la Marne, est la seule partie du territoire altavillois qui n'est pas recouverte de vignes ou de bois. En dehors du village, on dénombre plusieurs hameaux : la Briqueterie, l'Écluse, les Montecuelles, Pont Malot, le Pré Jaumé et Sainte-Hélène (propriété de Moët & Chandon). En l'an 650, en plein Moyen Âge, l'archevêque saint Nivard, alors responsable de l'église de Reims, aurait eu, au cours d'un voyage dans cette région, une vision prophétique : une colombe volant à flanc de coteaux, lui indiquant le lieu ou installer le futur monastère. Dès lors, il ordonne la construction de l'abbaye bénédictine Saint-Pierre d'Hautvillers. Dans la vallée, nombreux sont les hameaux proches des bords de la rivière Marne. Ces derniers sont aussi une route idéale pour les différents peuples barbares qui, en route vers d'autres contrées, pillent ces villages en chemin. À proximité, la communauté « Villare » se lasse de ces passages et vient fonder en l'an 658 le village Alta Villare sur les hauteurs proches de l'abbaye. La langue française évolue, mais Hautvillers demeure en français moderne, le « Haut Village » et ses habitants, les « Altavillois ». L'abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l'histoire : détruite par les Normands en 882, restaurée puis brûlée par les Anglais en 1449, rebâtie puis rasée par les Huguenots en 1564. Elle renaîtra à nouveau de ses cendres grâce aux dons de Catherine de Médicis. Elle cesse définitivement toute activité lors de la Révolution, en 1789. Suite aux révoltes de l'époque, l'église abbatiale et une petite partie du cloître seuls demeurent. À la Révolution, Hautvillers devient chef-lieu de canton, puis rejoint le canton d'Ay en 1801. "On l'appelle "Hautvillers", "Haut", c'est son nom, il l'est en effet. Ici, c'est l'épais feuillage des forêts qui le couronne. Sur ses coteaux, largement déployés, un océan de vignes chargées des raisins dont le jus fera briller les coupes de l'éclat de ses perles. En 1997, à l'occasion du 30ème anniversaire du jumelage entre Hautvillers et Eguisheim, nos amis alsaciens offrent au village un couple de cigognes, d'où notre association à but non lucratif. Nous avons déjà remis 20 cigogneaux en liberté. C'est grâce à une vingtaine de volières que cet oiseau a pu être sauvé de justesse. En 1974, en France, il ne restait plus que 9 couples de cigognes, maintenant nous en sommes à environ 600 couples mais avec 90% de perte tous les ans. Si il n'y avait plus de volière, dans 20 ans, la cigogne n'existerait plus. La Champagne a pour limites, au Nord, le pays de Liège et le Luxembourg, à l´Est, la Lorraine, à l´Ouest, la Picardie et l´Ile de France et au Sud la Bourgogne. En contact avec les autres pays par ses frontières, elle ne pouvait manquer de devenir un lieu de passage et de batailles : bataille des Champs Catalaunique en 451 contre les Huns, guerres de Trente Ans, de la Fronde, Valmy, Campagne de France en 1814, 1815, 1870, la Grande Guerre de 1914-1918, la dernière invasion en 1940 et la libération en 1944 ... A l´origine comté, elle est réunie au royaume de France par le mariage de Jeanne de Champagne, reine de Navarre, avec Philippe de France (Philippe IV dit le Bel) en 1284. Elle reste cependant autonome jusqu´en 1314, date à laquelle Louis X dit le Hutin la rattache définitivement à la France. Elle devient une province. Primitivement, un ancien camp celtique, puis une villa romaine détruite par les barbares occupait la place. Un village s'est installé sur les hauteurs d´où le nom de "Altum villare" (856-870), Altviller (1156), Auvillier (1480), Haultvilliers (1164), enfin Hautvillers (1780). Hautvillers est actuellement connu pour être le berceau du Champagne. Vers 650, saint Nivard y installa des moines soumis à la règle de Saint-Benoît et Saint-Colomban ; saint Berchaire en fut le premier abbé. L´abbaye devint célèbre au 9ème pour les reliques de ste Hélène qu´un moine avait dérobées à Rome et qui furent authentifiées par des miracles. Le scriptoriurn de l´abbaye a décoré quelques-uns des plus beaux manuscrits carolingiens. Depuis Nivard, qui la fonde en 658, l´abbaye d´Hautvillers est un important lieu de pèlerinages. Les plus importants concernent Sainte Hélène, mère de l´empereur Constantin, dont les reliques avaient été transférées de Rome à l´abbaye d´Hautvillers en 841. S´y ajoutent les reliques de Saint Nivard, Saint Syndulphe ... Les pèlerins affluaient le 7 février, jour de l´arrivée des reliques de sainte Hélène à Hautvillers, le 18 août, jour de la Sainte Hélène, le 3 mai, jour de l´Invention de la Sainte-Croix, lundi de Pentecôte. Durant neuf jours, du jeudi avant la Pentecôte au vendredi suivant, les châsses étaient exposées à l´entrée du chœur. Ces pèlerinages, ajoutés au marché public, institué chaque vendredi, permet au village de prospérer. Ce marché a été supprimé en 1554. L´abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l´histoire : détruite par les Normands en 882, pendant la Guerre de Cent Ans, malgré les lettres patentes qui plaçaient l´abbaye d´Hautvillers sous protection du roi, les Anglais rançonnent les religieux, pillent, saccagent et brûlent le monastère en 1449 comme ils l´avaient également fait en 1421. En 1519, Charles Quint devient empereur ... sa devise est « Toujours plus oultre » ... Il cherche à récupérer le duché de Bourgogne ... et pour ça, en 1544, il franchit la frontière et marche sur Paris à travers la Champagne. Pour affamer les Impériaux, François 1er ruine toute la campagne des environs et, désespérant de sauver Epernay, il fait incendier la ville le 3 septembre 1544. Hautvillers, Dizy, Champillon furent rançonnés par Charles-Quint au point qu´il n´y avait plus de vivres pour les habitants. Le village n´avaient plus de quoi approvisionner le marché, il cessa peu à peu et fut bientôt abandonné. « Plus de moines, mort au papisme !! » ... en mars, commencent les guerres de religions ... Les religieux parviennent à transporter à Reims l´argenterie, les châsses, les saintes reliques, ainsi que les titres, manuscrits et les papiers les plus précieux avant de s´enfuir. Les Huguenots, conduits par La Noue, brûlent le monastère. Catherine de Médicis fit un don considérable en 1570 pour la reconstruction de l´abbaye. En 1586, les calviniste investissent Epernay, ils en sont chassés par les troupes du Duc de Guise, elles-mêmes chassées par les habitants en 1588 ... Les Ligueurs s´en emparent en 1592. Henri IV la libère. En 1635, Louis XIII la soustrait au comte de Soissons qui s´en était emparé l´année précédente. De 533 aux guerres de la Fronde, Epernay fut pillée, dévastée, ruinée une vingtaine de fois !! Au retour des religieux en 1603, les pèlerinages du lendemain de Pentecôte et du 18 août furent tellement fréquentés que les marchands en tout genre y vinrent en grand nombre pour les besoins des pèlerins. En 1636, l´armée espagnole envahit la Picardie, les religieux cédant à la panique évacuent de nouveau leurs biens les plus précieux à Reims. Mais les Espagnols reculent devant Richelieu. En 1648, les manants et communauté dudit Hautvillers possèdent une pièce de pré de vingt arpents (1 arpent = un demi hectare environ) ; une autre de deux arpents ; sur les terres du seigneur abbé un droit de pâture pour leurs chevaux et vaches dans les bois et taillis et les étangs pour s´abreuver ; le droit de conduire un porc par habitant durant le temps des poissons et des glandés ; le droit de prendre des branches sous la hache du bucheron faisant bois pour le seigneur abbé moyennant une poule. Également le droit de ramasser le bois sec. Pendant la guerre de la Fronde, en 1649, 6 000 hommes du comte d´Erlach, basé à Ay, commettent les pires atrocités. En 1652, le Duc de Lorraine, Charles IV, venait enfin d´entrer en France par la Champagne, sous prétexte de venir seconder les troupes de Condé contre l´armée royale qui, à cette époque, n´avait pas de plus grand ennemi qui celui qui avait pris le parti des Espagnols, après les avoir battus à Rocroy, le 19 mai 1643. Grâce aux fricoteurs (maraudeurs) de son armée, composée de 8.000 hommes, on peut dire qu´il parcourut le pays en ami à qui tout appartient. Hautvillers, lui aussi, put voir au moins, dans le lointain, les soldats courir la campagne (l´armée du prince était campée à Plivot), et rançonner le pauvre villageois. Les religieux avaient obtenu du prince un seul homme et son cheval pour faire la garde et empêcher les soldats vagabonds de ravager les vignes. Ce simple cavalier suffit pour écarter du village les pillards de l´armée, campée alors à une distance de trois lieues (environ 10km). Les vendanges purent donc commencer le 20 septembre et se terminèrent le 20 octobre. Le dimanche 17 novembre 1652, l´armée du maréchal de Turenne, qui combattait Condé, campa à Hautvillers et dans les environs. Les soldats burent plus de 600 pièces de vin, brulèrent la cave du sieur bachelier, coupèrent des arbres et brulèrent des portes ... Deux ans plus tard, les habitants d´Hautvillers, Dizy et Saint Imoges durent recevoir dans leur logement les carabiniers des armées du Roi du comte de Beaujeu. Les armées amies ne se comportaient pas mieux que les armées ennemies. Elles brûlaient les habitations et pillaient ... Les religieux de l´abbaye font construire de nouveaux bâtiments pour l´extension du commerce des vins (celliers, pressoir). Le 18 juillet 1657, le pape Innocent X accorde une indulgence plénière à tout fidèle qui, muni des sacrements de pénitence et d´Eucharistie, visiterait dévotement, le jour de la sainte Hélène, l´église du monastère. En 1668, Dom Pérignon devient cellérier de l´abbaye. Les vins d´Hautvillers et de Champagne sont renommés depuis le XIè siècle, la vigne y était plantée depuis 850 ; le pape Urbain II, né à Châtillon sur Marne, élu en 1088, a contribué à le faire connaître. Ce vin était un vin rouge, assez semblable au vin de Bouzy. Les vignes du terroir d´Hautvillers ne dépassent pas 100 arpents (50 hectares environ) pour 241 hectares en 1857 Dom Pérignon aurait mis au point l´assemblage, la pressurisation fractionnée qui permet d´obtenir un jus blanc à partir de raisins noirs, il fait creuser dans la craie, des caves profondes afin d´obtenir une température constante, il modifie la forme des bouteilles afin de limiter la casse, il remplace les bouchons de bois par des bouchons de liège ... Il décède en septembre 1715 à 77 ans. Aux guerres succèdent les famines (1698, 1709, 1725, 1740 ...). Les ouvriers se révoltent, notamment en 1760 à Cumières. Tous les vignerons sont désarmés. En 1773, Hautvillers compte 1.100 habitants En 1784, l´école était fréquentée par les enfants des deux sexes ; leur chiffre étant en constante augmentation, une école de filles est créée. Le local est fourni par les religieux. 1789, création d´une garde bourgeoise 1790, les religieux quittent l´abbaye. L´abbaye est définitivement démolie lors de la Révolution à l´exception de l´église abbatiale et d´une petite partie du cloître. En 1793, alors que le marché au blé à Ay était régulièrement alimenté par 700 boisseaux (1 boisseau = 25 litres environ), il n´en arrive que 30 à 40 boisseaux malgré la pression des gendarmes. La disette se fait sentir. En 1814, lorsque Napoléon bat en retraite, dès le mois de janvier, les Russes passaient déjà à Hautvillers comme dans les environs ; le 22 mars, 60 hommes réquisitionnent 1000 pains de 12 livres, 8 vaches, de la viande salée, 15 pièces de vin, 300 boisseaux d´avoine, 500 bottes de foin ... les habitants n´ont pas de quoi satisfaire ces réquisitions ... le pillage commence, le même jour, 6 à 700 cavaliers arrivent dans le village et continuent le pillage. Entre le 29 janvier et le 5 mars, les habitants fournissent entre le 10.470 livres de pain, 6 vaches, 11 moutons, 20 pièces de vin, 250 bouteilles de vin, 1456 bouteilles d´eau de vie, du foin, de la paille, de l´avoine, des volailles, des chevaux, etc. Les mêmes réquisitions seront faites jusqu´au mois de mai ... En 1815, le passage des troupes étrangères de juillet à décembre occasionne une dépense de plus de 25.000 francs, sans compter les provisions de bouche et le vin rouge et blanc mousseux pour 3.000 francs. En 1815, le tzar organise une parade pour les troupes d´occupation du côté de Vertus.Pour nourrir les 200 000 hommes qui y participent, il saigne la région à blanc. La table d´Alexandre 1er accueille 300 convives. Après les guerres napoléoniennes, la misère s´installe ; des malfaiteurs, des brigands parcourent la campagne et les habitants sont obligés d´organiser des patrouilles de nuit. Du 22 avril au 3 juillet 1832, le choléra sévit dans la commune faisant 87 morts sur 370 atteints. En 1849, 29 morts et en 1854, 81 sur les 817 habitants que comptent la commune. Le 8 septembre 1870, 2500 Prussiens arrivent à Hautvillers, le 15 octobre, ils détruisent toutes les armes trouvées dans le pays afin que les habitants ne s´en servent pas contre eux. En dehors des réquisitions classiques pour 37.000 francs, aucune exaction n´est commise par les troupes d´occupation. Depuis près de dix ans, les récoltes sont mauvaises. La vigne est ravagée par le phylloxéra et les insectes. Et quand certaines années sont bonnes, la surproduction frappe à sa façon et les prix tombent. En 1910, le 16 octobre, 10.000 vignerons se réunissent à Epernay, le 4 novembre la grève de l´impôt est décidé dans plusieurs communes, les celliers et caves sont mis à détruits, le 18 janvier se produisent les mêmes incidents à Hautvillers. Le 31ème Régiment de dragons intervient. Le vignoble de la Vallée de la Marne est en état de siège. Le 10 février 1911, le Parlement adopte les mesures de protection qui éteignent la révolte des vignerons. Les meilleurs millésimes de champagne du début du XXème siècle sont 1914, 1915 et 1917 ..., années de cette Grande Guerre qui défigure la Champagne. Dès le 3 septembre les troupes allemandes sont en Champagne, le 4, elles occupent Epernay et se retrouvent à quelques kilomètres de Paris. Joffre déclenche une contre-offensive où interviennent les fameux taxis de la Marne. Le 11 septembre, la victoire semble se profiler, les Allemands reculent sans cesse, les troupes et convois défilèrent sans interruption ; dans la matinée, les Allemands font sauter le pont de Reims, sur la voie ferrée d´Epernay à Reims et le pont de Marne. Peu de temps après la rupture des ponts, les troupes françaises pénètrent dans la ville d´Epernay ; vers 14 heures, le génie français commence à réparer le pont ; à 16 heures, les premières colonnes françaises s´y engagent, mais l´artillerie allemande, établie vers Hautvillers, bombarde les abords ; plusieurs civils sont tués ou blessés dans la rue du Pont. La progression des troupes françaises oblige les batteries allemandes à se replier. Le 13, Reims est libéré ; les Allemands sont fixés sur l´Aisne, mais encore suffisamment près pour bombarder la ville. Le 22 février, 1500 obus s´abattent sur la ville provoquant d´énormes destructions. Hautvillers se retrouve en zone libérée. En 1940, le 10 mai, les 3 et 4 juin, les Stukas allemands bombardent Épernay. En septembre 1943, Henri Martin, maire d´Hautvillers, est déchu de ses mandats ; résistant, membre du Parti socialiste clandestin et franc-maçon, il est arrêté un an plus tard et déporté à Mauthausen où il décédera. En juillet 1944, à Hautvillers, 15 personnes sont arrêtées pour actes de résistance. Le 28 août 1944, une brigade de la 7ème division blindée de la IIIème Armée US, commandée par le général John Bellinger, entre dans Épernay. La résistance locale aide l´armée régulière à libérer la ville. Reims est libéré le 30.
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Hautvillers

Chemin des Brigands, Saint-Cirq-Lapopie, France
Hautvillers est une commune française située dans le département de la Marne en région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Altavillois. Hautvillers se situe sur la côte sud de la Montagne de Reims. Hautvillers fait d'ailleurs partie du parc naturel régional de la Montagne de Reims. Le village surplombe les boucles de la Marne, offrant plusieurs points de vue sur la vallée et les villages environnants, c'est en profitant de cette hauteur qu'est installé l'émetteur d'Hautvillers pour la télévision. Une grande partie du territoire communal, qui totalise 11,77 km2, est occupé par la Forêt domaniale d'Hautvillers (au nord). C'est là qu'on trouve les étangs des Sentelles et celui des Essarts. Le village est entouré par le vignoble de Champagne au sud et à l'est. L'extrême sud de la commune, entre la Marne et la canal latéral à la Marne, est la seule partie du territoire altavillois qui n'est pas recouverte de vignes ou de bois. En dehors du village, on dénombre plusieurs hameaux : la Briqueterie, l'Écluse, les Montecuelles, Pont Malot, le Pré Jaumé et Sainte-Hélène (propriété de Moët & Chandon). En l'an 650, en plein Moyen Âge, l'archevêque saint Nivard, alors responsable de l'église de Reims, aurait eu, au cours d'un voyage dans cette région, une vision prophétique : une colombe volant à flanc de coteaux, lui indiquant le lieu ou installer le futur monastère. Dès lors, il ordonne la construction de l'abbaye bénédictine Saint-Pierre d'Hautvillers. Dans la vallée, nombreux sont les hameaux proches des bords de la rivière Marne. Ces derniers sont aussi une route idéale pour les différents peuples barbares qui, en route vers d'autres contrées, pillent ces villages en chemin. À proximité, la communauté « Villare » se lasse de ces passages et vient fonder en l'an 658 le village Alta Villare sur les hauteurs proches de l'abbaye. La langue française évolue, mais Hautvillers demeure en français moderne, le « Haut Village » et ses habitants, les « Altavillois ». L'abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l'histoire : détruite par les Normands en 882, restaurée puis brûlée par les Anglais en 1449, rebâtie puis rasée par les Huguenots en 1564. Elle renaîtra à nouveau de ses cendres grâce aux dons de Catherine de Médicis. Elle cesse définitivement toute activité lors de la Révolution, en 1789. Suite aux révoltes de l'époque, l'église abbatiale et une petite partie du cloître seuls demeurent. À la Révolution, Hautvillers devient chef-lieu de canton, puis rejoint le canton d'Ay en 1801. "On l'appelle "Hautvillers", "Haut", c'est son nom, il l'est en effet. Ici, c'est l'épais feuillage des forêts qui le couronne. Sur ses coteaux, largement déployés, un océan de vignes chargées des raisins dont le jus fera briller les coupes de l'éclat de ses perles. En 1997, à l'occasion du 30ème anniversaire du jumelage entre Hautvillers et Eguisheim, nos amis alsaciens offrent au village un couple de cigognes, d'où notre association à but non lucratif. Nous avons déjà remis 20 cigogneaux en liberté. C'est grâce à une vingtaine de volières que cet oiseau a pu être sauvé de justesse. En 1974, en France, il ne restait plus que 9 couples de cigognes, maintenant nous en sommes à environ 600 couples mais avec 90% de perte tous les ans. Si il n'y avait plus de volière, dans 20 ans, la cigogne n'existerait plus. La Champagne a pour limites, au Nord, le pays de Liège et le Luxembourg, à l´Est, la Lorraine, à l´Ouest, la Picardie et l´Ile de France et au Sud la Bourgogne. En contact avec les autres pays par ses frontières, elle ne pouvait manquer de devenir un lieu de passage et de batailles : bataille des Champs Catalaunique en 451 contre les Huns, guerres de Trente Ans, de la Fronde, Valmy, Campagne de France en 1814, 1815, 1870, la Grande Guerre de 1914-1918, la dernière invasion en 1940 et la libération en 1944 ... A l´origine comté, elle est réunie au royaume de France par le mariage de Jeanne de Champagne, reine de Navarre, avec Philippe de France (Philippe IV dit le Bel) en 1284. Elle reste cependant autonome jusqu´en 1314, date à laquelle Louis X dit le Hutin la rattache définitivement à la France. Elle devient une province. Primitivement, un ancien camp celtique, puis une villa romaine détruite par les barbares occupait la place. Un village s'est installé sur les hauteurs d´où le nom de "Altum villare" (856-870), Altviller (1156), Auvillier (1480), Haultvilliers (1164), enfin Hautvillers (1780). Hautvillers est actuellement connu pour être le berceau du Champagne. Vers 650, saint Nivard y installa des moines soumis à la règle de Saint-Benoît et Saint-Colomban ; saint Berchaire en fut le premier abbé. L´abbaye devint célèbre au 9ème pour les reliques de ste Hélène qu´un moine avait dérobées à Rome et qui furent authentifiées par des miracles. Le scriptoriurn de l´abbaye a décoré quelques-uns des plus beaux manuscrits carolingiens. Depuis Nivard, qui la fonde en 658, l´abbaye d´Hautvillers est un important lieu de pèlerinages. Les plus importants concernent Sainte Hélène, mère de l´empereur Constantin, dont les reliques avaient été transférées de Rome à l´abbaye d´Hautvillers en 841. S´y ajoutent les reliques de Saint Nivard, Saint Syndulphe ... Les pèlerins affluaient le 7 février, jour de l´arrivée des reliques de sainte Hélène à Hautvillers, le 18 août, jour de la Sainte Hélène, le 3 mai, jour de l´Invention de la Sainte-Croix, lundi de Pentecôte. Durant neuf jours, du jeudi avant la Pentecôte au vendredi suivant, les châsses étaient exposées à l´entrée du chœur. Ces pèlerinages, ajoutés au marché public, institué chaque vendredi, permet au village de prospérer. Ce marché a été supprimé en 1554. L´abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l´histoire : détruite par les Normands en 882, pendant la Guerre de Cent Ans, malgré les lettres patentes qui plaçaient l´abbaye d´Hautvillers sous protection du roi, les Anglais rançonnent les religieux, pillent, saccagent et brûlent le monastère en 1449 comme ils l´avaient également fait en 1421. En 1519, Charles Quint devient empereur ... sa devise est « Toujours plus oultre » ... Il cherche à récupérer le duché de Bourgogne ... et pour ça, en 1544, il franchit la frontière et marche sur Paris à travers la Champagne. Pour affamer les Impériaux, François 1er ruine toute la campagne des environs et, désespérant de sauver Epernay, il fait incendier la ville le 3 septembre 1544. Hautvillers, Dizy, Champillon furent rançonnés par Charles-Quint au point qu´il n´y avait plus de vivres pour les habitants. Le village n´avaient plus de quoi approvisionner le marché, il cessa peu à peu et fut bientôt abandonné. « Plus de moines, mort au papisme !! » ... en mars, commencent les guerres de religions ... Les religieux parviennent à transporter à Reims l´argenterie, les châsses, les saintes reliques, ainsi que les titres, manuscrits et les papiers les plus précieux avant de s´enfuir. Les Huguenots, conduits par La Noue, brûlent le monastère. Catherine de Médicis fit un don considérable en 1570 pour la reconstruction de l´abbaye. En 1586, les calviniste investissent Epernay, ils en sont chassés par les troupes du Duc de Guise, elles-mêmes chassées par les habitants en 1588 ... Les Ligueurs s´en emparent en 1592. Henri IV la libère. En 1635, Louis XIII la soustrait au comte de Soissons qui s´en était emparé l´année précédente. De 533 aux guerres de la Fronde, Epernay fut pillée, dévastée, ruinée une vingtaine de fois !! Au retour des religieux en 1603, les pèlerinages du lendemain de Pentecôte et du 18 août furent tellement fréquentés que les marchands en tout genre y vinrent en grand nombre pour les besoins des pèlerins. En 1636, l´armée espagnole envahit la Picardie, les religieux cédant à la panique évacuent de nouveau leurs biens les plus précieux à Reims. Mais les Espagnols reculent devant Richelieu. En 1648, les manants et communauté dudit Hautvillers possèdent une pièce de pré de vingt arpents (1 arpent = un demi hectare environ) ; une autre de deux arpents ; sur les terres du seigneur abbé un droit de pâture pour leurs chevaux et vaches dans les bois et taillis et les étangs pour s´abreuver ; le droit de conduire un porc par habitant durant le temps des poissons et des glandés ; le droit de prendre des branches sous la hache du bucheron faisant bois pour le seigneur abbé moyennant une poule. Également le droit de ramasser le bois sec. Pendant la guerre de la Fronde, en 1649, 6 000 hommes du comte d´Erlach, basé à Ay, commettent les pires atrocités. En 1652, le Duc de Lorraine, Charles IV, venait enfin d´entrer en France par la Champagne, sous prétexte de venir seconder les troupes de Condé contre l´armée royale qui, à cette époque, n´avait pas de plus grand ennemi qui celui qui avait pris le parti des Espagnols, après les avoir battus à Rocroy, le 19 mai 1643. Grâce aux fricoteurs (maraudeurs) de son armée, composée de 8.000 hommes, on peut dire qu´il parcourut le pays en ami à qui tout appartient. Hautvillers, lui aussi, put voir au moins, dans le lointain, les soldats courir la campagne (l´armée du prince était campée à Plivot), et rançonner le pauvre villageois. Les religieux avaient obtenu du prince un seul homme et son cheval pour faire la garde et empêcher les soldats vagabonds de ravager les vignes. Ce simple cavalier suffit pour écarter du village les pillards de l´armée, campée alors à une distance de trois lieues (environ 10km). Les vendanges purent donc commencer le 20 septembre et se terminèrent le 20 octobre. Le dimanche 17 novembre 1652, l´armée du maréchal de Turenne, qui combattait Condé, campa à Hautvillers et dans les environs. Les soldats burent plus de 600 pièces de vin, brulèrent la cave du sieur bachelier, coupèrent des arbres et brulèrent des portes ... Deux ans plus tard, les habitants d´Hautvillers, Dizy et Saint Imoges durent recevoir dans leur logement les carabiniers des armées du Roi du comte de Beaujeu. Les armées amies ne se comportaient pas mieux que les armées ennemies. Elles brûlaient les habitations et pillaient ... Les religieux de l´abbaye font construire de nouveaux bâtiments pour l´extension du commerce des vins (celliers, pressoir). Le 18 juillet 1657, le pape Innocent X accorde une indulgence plénière à tout fidèle qui, muni des sacrements de pénitence et d´Eucharistie, visiterait dévotement, le jour de la sainte Hélène, l´église du monastère. En 1668, Dom Pérignon devient cellérier de l´abbaye. Les vins d´Hautvillers et de Champagne sont renommés depuis le XIè siècle, la vigne y était plantée depuis 850 ; le pape Urbain II, né à Châtillon sur Marne, élu en 1088, a contribué à le faire connaître. Ce vin était un vin rouge, assez semblable au vin de Bouzy. Les vignes du terroir d´Hautvillers ne dépassent pas 100 arpents (50 hectares environ) pour 241 hectares en 1857 Dom Pérignon aurait mis au point l´assemblage, la pressurisation fractionnée qui permet d´obtenir un jus blanc à partir de raisins noirs, il fait creuser dans la craie, des caves profondes afin d´obtenir une température constante, il modifie la forme des bouteilles afin de limiter la casse, il remplace les bouchons de bois par des bouchons de liège ... Il décède en septembre 1715 à 77 ans. Aux guerres succèdent les famines (1698, 1709, 1725, 1740 ...). Les ouvriers se révoltent, notamment en 1760 à Cumières. Tous les vignerons sont désarmés. En 1773, Hautvillers compte 1.100 habitants En 1784, l´école était fréquentée par les enfants des deux sexes ; leur chiffre étant en constante augmentation, une école de filles est créée. Le local est fourni par les religieux. 1789, création d´une garde bourgeoise 1790, les religieux quittent l´abbaye. L´abbaye est définitivement démolie lors de la Révolution à l´exception de l´église abbatiale et d´une petite partie du cloître. En 1793, alors que le marché au blé à Ay était régulièrement alimenté par 700 boisseaux (1 boisseau = 25 litres environ), il n´en arrive que 30 à 40 boisseaux malgré la pression des gendarmes. La disette se fait sentir. En 1814, lorsque Napoléon bat en retraite, dès le mois de janvier, les Russes passaient déjà à Hautvillers comme dans les environs ; le 22 mars, 60 hommes réquisitionnent 1000 pains de 12 livres, 8 vaches, de la viande salée, 15 pièces de vin, 300 boisseaux d´avoine, 500 bottes de foin ... les habitants n´ont pas de quoi satisfaire ces réquisitions ... le pillage commence, le même jour, 6 à 700 cavaliers arrivent dans le village et continuent le pillage. Entre le 29 janvier et le 5 mars, les habitants fournissent entre le 10.470 livres de pain, 6 vaches, 11 moutons, 20 pièces de vin, 250 bouteilles de vin, 1456 bouteilles d´eau de vie, du foin, de la paille, de l´avoine, des volailles, des chevaux, etc. Les mêmes réquisitions seront faites jusqu´au mois de mai ... En 1815, le passage des troupes étrangères de juillet à décembre occasionne une dépense de plus de 25.000 francs, sans compter les provisions de bouche et le vin rouge et blanc mousseux pour 3.000 francs. En 1815, le tzar organise une parade pour les troupes d´occupation du côté de Vertus.Pour nourrir les 200 000 hommes qui y participent, il saigne la région à blanc. La table d´Alexandre 1er accueille 300 convives. Après les guerres napoléoniennes, la misère s´installe ; des malfaiteurs, des brigands parcourent la campagne et les habitants sont obligés d´organiser des patrouilles de nuit. Du 22 avril au 3 juillet 1832, le choléra sévit dans la commune faisant 87 morts sur 370 atteints. En 1849, 29 morts et en 1854, 81 sur les 817 habitants que comptent la commune. Le 8 septembre 1870, 2500 Prussiens arrivent à Hautvillers, le 15 octobre, ils détruisent toutes les armes trouvées dans le pays afin que les habitants ne s´en servent pas contre eux. En dehors des réquisitions classiques pour 37.000 francs, aucune exaction n´est commise par les troupes d´occupation. Depuis près de dix ans, les récoltes sont mauvaises. La vigne est ravagée par le phylloxéra et les insectes. Et quand certaines années sont bonnes, la surproduction frappe à sa façon et les prix tombent. En 1910, le 16 octobre, 10.000 vignerons se réunissent à Epernay, le 4 novembre la grève de l´impôt est décidé dans plusieurs communes, les celliers et caves sont mis à détruits, le 18 janvier se produisent les mêmes incidents à Hautvillers. Le 31ème Régiment de dragons intervient. Le vignoble de la Vallée de la Marne est en état de siège. Le 10 février 1911, le Parlement adopte les mesures de protection qui éteignent la révolte des vignerons. Les meilleurs millésimes de champagne du début du XXème siècle sont 1914, 1915 et 1917 ..., années de cette Grande Guerre qui défigure la Champagne. Dès le 3 septembre les troupes allemandes sont en Champagne, le 4, elles occupent Epernay et se retrouvent à quelques kilomètres de Paris. Joffre déclenche une contre-offensive où interviennent les fameux taxis de la Marne. Le 11 septembre, la victoire semble se profiler, les Allemands reculent sans cesse, les troupes et convois défilèrent sans interruption ; dans la matinée, les Allemands font sauter le pont de Reims, sur la voie ferrée d´Epernay à Reims et le pont de Marne. Peu de temps après la rupture des ponts, les troupes françaises pénètrent dans la ville d´Epernay ; vers 14 heures, le génie français commence à réparer le pont ; à 16 heures, les premières colonnes françaises s´y engagent, mais l´artillerie allemande, établie vers Hautvillers, bombarde les abords ; plusieurs civils sont tués ou blessés dans la rue du Pont. La progression des troupes françaises oblige les batteries allemandes à se replier. Le 13, Reims est libéré ; les Allemands sont fixés sur l´Aisne, mais encore suffisamment près pour bombarder la ville. Le 22 février, 1500 obus s´abattent sur la ville provoquant d´énormes destructions. Hautvillers se retrouve en zone libérée. En 1940, le 10 mai, les 3 et 4 juin, les Stukas allemands bombardent Épernay. En septembre 1943, Henri Martin, maire d´Hautvillers, est déchu de ses mandats ; résistant, membre du Parti socialiste clandestin et franc-maçon, il est arrêté un an plus tard et déporté à Mauthausen où il décédera. En juillet 1944, à Hautvillers, 15 personnes sont arrêtées pour actes de résistance. Le 28 août 1944, une brigade de la 7ème division blindée de la IIIème Armée US, commandée par le général John Bellinger, entre dans Épernay. La résistance locale aide l´armée régulière à libérer la ville. Reims est libéré le 30.
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Hautvillers

Chemin des Brigands, Saint-Cirq-Lapopie, France
Hautvillers est une commune française située dans le département de la Marne en région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Altavillois. Hautvillers se situe sur la côte sud de la Montagne de Reims. Hautvillers fait d'ailleurs partie du parc naturel régional de la Montagne de Reims. Le village surplombe les boucles de la Marne, offrant plusieurs points de vue sur la vallée et les villages environnants, c'est en profitant de cette hauteur qu'est installé l'émetteur d'Hautvillers pour la télévision. Une grande partie du territoire communal, qui totalise 11,77 km2, est occupé par la Forêt domaniale d'Hautvillers (au nord). C'est là qu'on trouve les étangs des Sentelles et celui des Essarts. Le village est entouré par le vignoble de Champagne au sud et à l'est. L'extrême sud de la commune, entre la Marne et la canal latéral à la Marne, est la seule partie du territoire altavillois qui n'est pas recouverte de vignes ou de bois. En dehors du village, on dénombre plusieurs hameaux : la Briqueterie, l'Écluse, les Montecuelles, Pont Malot, le Pré Jaumé et Sainte-Hélène (propriété de Moët & Chandon). En l'an 650, en plein Moyen Âge, l'archevêque saint Nivard, alors responsable de l'église de Reims, aurait eu, au cours d'un voyage dans cette région, une vision prophétique : une colombe volant à flanc de coteaux, lui indiquant le lieu ou installer le futur monastère. Dès lors, il ordonne la construction de l'abbaye bénédictine Saint-Pierre d'Hautvillers. Dans la vallée, nombreux sont les hameaux proches des bords de la rivière Marne. Ces derniers sont aussi une route idéale pour les différents peuples barbares qui, en route vers d'autres contrées, pillent ces villages en chemin. À proximité, la communauté « Villare » se lasse de ces passages et vient fonder en l'an 658 le village Alta Villare sur les hauteurs proches de l'abbaye. La langue française évolue, mais Hautvillers demeure en français moderne, le « Haut Village » et ses habitants, les « Altavillois ». L'abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l'histoire : détruite par les Normands en 882, restaurée puis brûlée par les Anglais en 1449, rebâtie puis rasée par les Huguenots en 1564. Elle renaîtra à nouveau de ses cendres grâce aux dons de Catherine de Médicis. Elle cesse définitivement toute activité lors de la Révolution, en 1789. Suite aux révoltes de l'époque, l'église abbatiale et une petite partie du cloître seuls demeurent. À la Révolution, Hautvillers devient chef-lieu de canton, puis rejoint le canton d'Ay en 1801. "On l'appelle "Hautvillers", "Haut", c'est son nom, il l'est en effet. Ici, c'est l'épais feuillage des forêts qui le couronne. Sur ses coteaux, largement déployés, un océan de vignes chargées des raisins dont le jus fera briller les coupes de l'éclat de ses perles. En 1997, à l'occasion du 30ème anniversaire du jumelage entre Hautvillers et Eguisheim, nos amis alsaciens offrent au village un couple de cigognes, d'où notre association à but non lucratif. Nous avons déjà remis 20 cigogneaux en liberté. C'est grâce à une vingtaine de volières que cet oiseau a pu être sauvé de justesse. En 1974, en France, il ne restait plus que 9 couples de cigognes, maintenant nous en sommes à environ 600 couples mais avec 90% de perte tous les ans. Si il n'y avait plus de volière, dans 20 ans, la cigogne n'existerait plus. La Champagne a pour limites, au Nord, le pays de Liège et le Luxembourg, à l´Est, la Lorraine, à l´Ouest, la Picardie et l´Ile de France et au Sud la Bourgogne. En contact avec les autres pays par ses frontières, elle ne pouvait manquer de devenir un lieu de passage et de batailles : bataille des Champs Catalaunique en 451 contre les Huns, guerres de Trente Ans, de la Fronde, Valmy, Campagne de France en 1814, 1815, 1870, la Grande Guerre de 1914-1918, la dernière invasion en 1940 et la libération en 1944 ... A l´origine comté, elle est réunie au royaume de France par le mariage de Jeanne de Champagne, reine de Navarre, avec Philippe de France (Philippe IV dit le Bel) en 1284. Elle reste cependant autonome jusqu´en 1314, date à laquelle Louis X dit le Hutin la rattache définitivement à la France. Elle devient une province. Primitivement, un ancien camp celtique, puis une villa romaine détruite par les barbares occupait la place. Un village s'est installé sur les hauteurs d´où le nom de "Altum villare" (856-870), Altviller (1156), Auvillier (1480), Haultvilliers (1164), enfin Hautvillers (1780). Hautvillers est actuellement connu pour être le berceau du Champagne. Vers 650, saint Nivard y installa des moines soumis à la règle de Saint-Benoît et Saint-Colomban ; saint Berchaire en fut le premier abbé. L´abbaye devint célèbre au 9ème pour les reliques de ste Hélène qu´un moine avait dérobées à Rome et qui furent authentifiées par des miracles. Le scriptoriurn de l´abbaye a décoré quelques-uns des plus beaux manuscrits carolingiens. Depuis Nivard, qui la fonde en 658, l´abbaye d´Hautvillers est un important lieu de pèlerinages. Les plus importants concernent Sainte Hélène, mère de l´empereur Constantin, dont les reliques avaient été transférées de Rome à l´abbaye d´Hautvillers en 841. S´y ajoutent les reliques de Saint Nivard, Saint Syndulphe ... Les pèlerins affluaient le 7 février, jour de l´arrivée des reliques de sainte Hélène à Hautvillers, le 18 août, jour de la Sainte Hélène, le 3 mai, jour de l´Invention de la Sainte-Croix, lundi de Pentecôte. Durant neuf jours, du jeudi avant la Pentecôte au vendredi suivant, les châsses étaient exposées à l´entrée du chœur. Ces pèlerinages, ajoutés au marché public, institué chaque vendredi, permet au village de prospérer. Ce marché a été supprimé en 1554. L´abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l´histoire : détruite par les Normands en 882, pendant la Guerre de Cent Ans, malgré les lettres patentes qui plaçaient l´abbaye d´Hautvillers sous protection du roi, les Anglais rançonnent les religieux, pillent, saccagent et brûlent le monastère en 1449 comme ils l´avaient également fait en 1421. En 1519, Charles Quint devient empereur ... sa devise est « Toujours plus oultre » ... Il cherche à récupérer le duché de Bourgogne ... et pour ça, en 1544, il franchit la frontière et marche sur Paris à travers la Champagne. Pour affamer les Impériaux, François 1er ruine toute la campagne des environs et, désespérant de sauver Epernay, il fait incendier la ville le 3 septembre 1544. Hautvillers, Dizy, Champillon furent rançonnés par Charles-Quint au point qu´il n´y avait plus de vivres pour les habitants. Le village n´avaient plus de quoi approvisionner le marché, il cessa peu à peu et fut bientôt abandonné. « Plus de moines, mort au papisme !! » ... en mars, commencent les guerres de religions ... Les religieux parviennent à transporter à Reims l´argenterie, les châsses, les saintes reliques, ainsi que les titres, manuscrits et les papiers les plus précieux avant de s´enfuir. Les Huguenots, conduits par La Noue, brûlent le monastère. Catherine de Médicis fit un don considérable en 1570 pour la reconstruction de l´abbaye. En 1586, les calviniste investissent Epernay, ils en sont chassés par les troupes du Duc de Guise, elles-mêmes chassées par les habitants en 1588 ... Les Ligueurs s´en emparent en 1592. Henri IV la libère. En 1635, Louis XIII la soustrait au comte de Soissons qui s´en était emparé l´année précédente. De 533 aux guerres de la Fronde, Epernay fut pillée, dévastée, ruinée une vingtaine de fois !! Au retour des religieux en 1603, les pèlerinages du lendemain de Pentecôte et du 18 août furent tellement fréquentés que les marchands en tout genre y vinrent en grand nombre pour les besoins des pèlerins. En 1636, l´armée espagnole envahit la Picardie, les religieux cédant à la panique évacuent de nouveau leurs biens les plus précieux à Reims. Mais les Espagnols reculent devant Richelieu. En 1648, les manants et communauté dudit Hautvillers possèdent une pièce de pré de vingt arpents (1 arpent = un demi hectare environ) ; une autre de deux arpents ; sur les terres du seigneur abbé un droit de pâture pour leurs chevaux et vaches dans les bois et taillis et les étangs pour s´abreuver ; le droit de conduire un porc par habitant durant le temps des poissons et des glandés ; le droit de prendre des branches sous la hache du bucheron faisant bois pour le seigneur abbé moyennant une poule. Également le droit de ramasser le bois sec. Pendant la guerre de la Fronde, en 1649, 6 000 hommes du comte d´Erlach, basé à Ay, commettent les pires atrocités. En 1652, le Duc de Lorraine, Charles IV, venait enfin d´entrer en France par la Champagne, sous prétexte de venir seconder les troupes de Condé contre l´armée royale qui, à cette époque, n´avait pas de plus grand ennemi qui celui qui avait pris le parti des Espagnols, après les avoir battus à Rocroy, le 19 mai 1643. Grâce aux fricoteurs (maraudeurs) de son armée, composée de 8.000 hommes, on peut dire qu´il parcourut le pays en ami à qui tout appartient. Hautvillers, lui aussi, put voir au moins, dans le lointain, les soldats courir la campagne (l´armée du prince était campée à Plivot), et rançonner le pauvre villageois. Les religieux avaient obtenu du prince un seul homme et son cheval pour faire la garde et empêcher les soldats vagabonds de ravager les vignes. Ce simple cavalier suffit pour écarter du village les pillards de l´armée, campée alors à une distance de trois lieues (environ 10km). Les vendanges purent donc commencer le 20 septembre et se terminèrent le 20 octobre. Le dimanche 17 novembre 1652, l´armée du maréchal de Turenne, qui combattait Condé, campa à Hautvillers et dans les environs. Les soldats burent plus de 600 pièces de vin, brulèrent la cave du sieur bachelier, coupèrent des arbres et brulèrent des portes ... Deux ans plus tard, les habitants d´Hautvillers, Dizy et Saint Imoges durent recevoir dans leur logement les carabiniers des armées du Roi du comte de Beaujeu. Les armées amies ne se comportaient pas mieux que les armées ennemies. Elles brûlaient les habitations et pillaient ... Les religieux de l´abbaye font construire de nouveaux bâtiments pour l´extension du commerce des vins (celliers, pressoir). Le 18 juillet 1657, le pape Innocent X accorde une indulgence plénière à tout fidèle qui, muni des sacrements de pénitence et d´Eucharistie, visiterait dévotement, le jour de la sainte Hélène, l´église du monastère. En 1668, Dom Pérignon devient cellérier de l´abbaye. Les vins d´Hautvillers et de Champagne sont renommés depuis le XIè siècle, la vigne y était plantée depuis 850 ; le pape Urbain II, né à Châtillon sur Marne, élu en 1088, a contribué à le faire connaître. Ce vin était un vin rouge, assez semblable au vin de Bouzy. Les vignes du terroir d´Hautvillers ne dépassent pas 100 arpents (50 hectares environ) pour 241 hectares en 1857 Dom Pérignon aurait mis au point l´assemblage, la pressurisation fractionnée qui permet d´obtenir un jus blanc à partir de raisins noirs, il fait creuser dans la craie, des caves profondes afin d´obtenir une température constante, il modifie la forme des bouteilles afin de limiter la casse, il remplace les bouchons de bois par des bouchons de liège ... Il décède en septembre 1715 à 77 ans. Aux guerres succèdent les famines (1698, 1709, 1725, 1740 ...). Les ouvriers se révoltent, notamment en 1760 à Cumières. Tous les vignerons sont désarmés. En 1773, Hautvillers compte 1.100 habitants En 1784, l´école était fréquentée par les enfants des deux sexes ; leur chiffre étant en constante augmentation, une école de filles est créée. Le local est fourni par les religieux. 1789, création d´une garde bourgeoise 1790, les religieux quittent l´abbaye. L´abbaye est définitivement démolie lors de la Révolution à l´exception de l´église abbatiale et d´une petite partie du cloître. En 1793, alors que le marché au blé à Ay était régulièrement alimenté par 700 boisseaux (1 boisseau = 25 litres environ), il n´en arrive que 30 à 40 boisseaux malgré la pression des gendarmes. La disette se fait sentir. En 1814, lorsque Napoléon bat en retraite, dès le mois de janvier, les Russes passaient déjà à Hautvillers comme dans les environs ; le 22 mars, 60 hommes réquisitionnent 1000 pains de 12 livres, 8 vaches, de la viande salée, 15 pièces de vin, 300 boisseaux d´avoine, 500 bottes de foin ... les habitants n´ont pas de quoi satisfaire ces réquisitions ... le pillage commence, le même jour, 6 à 700 cavaliers arrivent dans le village et continuent le pillage. Entre le 29 janvier et le 5 mars, les habitants fournissent entre le 10.470 livres de pain, 6 vaches, 11 moutons, 20 pièces de vin, 250 bouteilles de vin, 1456 bouteilles d´eau de vie, du foin, de la paille, de l´avoine, des volailles, des chevaux, etc. Les mêmes réquisitions seront faites jusqu´au mois de mai ... En 1815, le passage des troupes étrangères de juillet à décembre occasionne une dépense de plus de 25.000 francs, sans compter les provisions de bouche et le vin rouge et blanc mousseux pour 3.000 francs. En 1815, le tzar organise une parade pour les troupes d´occupation du côté de Vertus.Pour nourrir les 200 000 hommes qui y participent, il saigne la région à blanc. La table d´Alexandre 1er accueille 300 convives. Après les guerres napoléoniennes, la misère s´installe ; des malfaiteurs, des brigands parcourent la campagne et les habitants sont obligés d´organiser des patrouilles de nuit. Du 22 avril au 3 juillet 1832, le choléra sévit dans la commune faisant 87 morts sur 370 atteints. En 1849, 29 morts et en 1854, 81 sur les 817 habitants que comptent la commune. Le 8 septembre 1870, 2500 Prussiens arrivent à Hautvillers, le 15 octobre, ils détruisent toutes les armes trouvées dans le pays afin que les habitants ne s´en servent pas contre eux. En dehors des réquisitions classiques pour 37.000 francs, aucune exaction n´est commise par les troupes d´occupation. Depuis près de dix ans, les récoltes sont mauvaises. La vigne est ravagée par le phylloxéra et les insectes. Et quand certaines années sont bonnes, la surproduction frappe à sa façon et les prix tombent. En 1910, le 16 octobre, 10.000 vignerons se réunissent à Epernay, le 4 novembre la grève de l´impôt est décidé dans plusieurs communes, les celliers et caves sont mis à détruits, le 18 janvier se produisent les mêmes incidents à Hautvillers. Le 31ème Régiment de dragons intervient. Le vignoble de la Vallée de la Marne est en état de siège. Le 10 février 1911, le Parlement adopte les mesures de protection qui éteignent la révolte des vignerons. Les meilleurs millésimes de champagne du début du XXème siècle sont 1914, 1915 et 1917 ..., années de cette Grande Guerre qui défigure la Champagne. Dès le 3 septembre les troupes allemandes sont en Champagne, le 4, elles occupent Epernay et se retrouvent à quelques kilomètres de Paris. Joffre déclenche une contre-offensive où interviennent les fameux taxis de la Marne. Le 11 septembre, la victoire semble se profiler, les Allemands reculent sans cesse, les troupes et convois défilèrent sans interruption ; dans la matinée, les Allemands font sauter le pont de Reims, sur la voie ferrée d´Epernay à Reims et le pont de Marne. Peu de temps après la rupture des ponts, les troupes françaises pénètrent dans la ville d´Epernay ; vers 14 heures, le génie français commence à réparer le pont ; à 16 heures, les premières colonnes françaises s´y engagent, mais l´artillerie allemande, établie vers Hautvillers, bombarde les abords ; plusieurs civils sont tués ou blessés dans la rue du Pont. La progression des troupes françaises oblige les batteries allemandes à se replier. Le 13, Reims est libéré ; les Allemands sont fixés sur l´Aisne, mais encore suffisamment près pour bombarder la ville. Le 22 février, 1500 obus s´abattent sur la ville provoquant d´énormes destructions. Hautvillers se retrouve en zone libérée. En 1940, le 10 mai, les 3 et 4 juin, les Stukas allemands bombardent Épernay. En septembre 1943, Henri Martin, maire d´Hautvillers, est déchu de ses mandats ; résistant, membre du Parti socialiste clandestin et franc-maçon, il est arrêté un an plus tard et déporté à Mauthausen où il décédera. En juillet 1944, à Hautvillers, 15 personnes sont arrêtées pour actes de résistance. Le 28 août 1944, une brigade de la 7ème division blindée de la IIIème Armée US, commandée par le général John Bellinger, entre dans Épernay. La résistance locale aide l´armée régulière à libérer la ville. Reims est libéré le 30.
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Hautvillers

Chemin des Brigands, Saint-Cirq-Lapopie, France
Hautvillers est une commune française située dans le département de la Marne en région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Altavillois. Hautvillers se situe sur la côte sud de la Montagne de Reims. Hautvillers fait d'ailleurs partie du parc naturel régional de la Montagne de Reims. Le village surplombe les boucles de la Marne, offrant plusieurs points de vue sur la vallée et les villages environnants, c'est en profitant de cette hauteur qu'est installé l'émetteur d'Hautvillers pour la télévision. Une grande partie du territoire communal, qui totalise 11,77 km2, est occupé par la Forêt domaniale d'Hautvillers (au nord). C'est là qu'on trouve les étangs des Sentelles et celui des Essarts. Le village est entouré par le vignoble de Champagne au sud et à l'est. L'extrême sud de la commune, entre la Marne et la canal latéral à la Marne, est la seule partie du territoire altavillois qui n'est pas recouverte de vignes ou de bois. En dehors du village, on dénombre plusieurs hameaux : la Briqueterie, l'Écluse, les Montecuelles, Pont Malot, le Pré Jaumé et Sainte-Hélène (propriété de Moët & Chandon). En l'an 650, en plein Moyen Âge, l'archevêque saint Nivard, alors responsable de l'église de Reims, aurait eu, au cours d'un voyage dans cette région, une vision prophétique : une colombe volant à flanc de coteaux, lui indiquant le lieu ou installer le futur monastère. Dès lors, il ordonne la construction de l'abbaye bénédictine Saint-Pierre d'Hautvillers. Dans la vallée, nombreux sont les hameaux proches des bords de la rivière Marne. Ces derniers sont aussi une route idéale pour les différents peuples barbares qui, en route vers d'autres contrées, pillent ces villages en chemin. À proximité, la communauté « Villare » se lasse de ces passages et vient fonder en l'an 658 le village Alta Villare sur les hauteurs proches de l'abbaye. La langue française évolue, mais Hautvillers demeure en français moderne, le « Haut Village » et ses habitants, les « Altavillois ». L'abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l'histoire : détruite par les Normands en 882, restaurée puis brûlée par les Anglais en 1449, rebâtie puis rasée par les Huguenots en 1564. Elle renaîtra à nouveau de ses cendres grâce aux dons de Catherine de Médicis. Elle cesse définitivement toute activité lors de la Révolution, en 1789. Suite aux révoltes de l'époque, l'église abbatiale et une petite partie du cloître seuls demeurent. À la Révolution, Hautvillers devient chef-lieu de canton, puis rejoint le canton d'Ay en 1801. "On l'appelle "Hautvillers", "Haut", c'est son nom, il l'est en effet. Ici, c'est l'épais feuillage des forêts qui le couronne. Sur ses coteaux, largement déployés, un océan de vignes chargées des raisins dont le jus fera briller les coupes de l'éclat de ses perles. En 1997, à l'occasion du 30ème anniversaire du jumelage entre Hautvillers et Eguisheim, nos amis alsaciens offrent au village un couple de cigognes, d'où notre association à but non lucratif. Nous avons déjà remis 20 cigogneaux en liberté. C'est grâce à une vingtaine de volières que cet oiseau a pu être sauvé de justesse. En 1974, en France, il ne restait plus que 9 couples de cigognes, maintenant nous en sommes à environ 600 couples mais avec 90% de perte tous les ans. Si il n'y avait plus de volière, dans 20 ans, la cigogne n'existerait plus. La Champagne a pour limites, au Nord, le pays de Liège et le Luxembourg, à l´Est, la Lorraine, à l´Ouest, la Picardie et l´Ile de France et au Sud la Bourgogne. En contact avec les autres pays par ses frontières, elle ne pouvait manquer de devenir un lieu de passage et de batailles : bataille des Champs Catalaunique en 451 contre les Huns, guerres de Trente Ans, de la Fronde, Valmy, Campagne de France en 1814, 1815, 1870, la Grande Guerre de 1914-1918, la dernière invasion en 1940 et la libération en 1944 ... A l´origine comté, elle est réunie au royaume de France par le mariage de Jeanne de Champagne, reine de Navarre, avec Philippe de France (Philippe IV dit le Bel) en 1284. Elle reste cependant autonome jusqu´en 1314, date à laquelle Louis X dit le Hutin la rattache définitivement à la France. Elle devient une province. Primitivement, un ancien camp celtique, puis une villa romaine détruite par les barbares occupait la place. Un village s'est installé sur les hauteurs d´où le nom de "Altum villare" (856-870), Altviller (1156), Auvillier (1480), Haultvilliers (1164), enfin Hautvillers (1780). Hautvillers est actuellement connu pour être le berceau du Champagne. Vers 650, saint Nivard y installa des moines soumis à la règle de Saint-Benoît et Saint-Colomban ; saint Berchaire en fut le premier abbé. L´abbaye devint célèbre au 9ème pour les reliques de ste Hélène qu´un moine avait dérobées à Rome et qui furent authentifiées par des miracles. Le scriptoriurn de l´abbaye a décoré quelques-uns des plus beaux manuscrits carolingiens. Depuis Nivard, qui la fonde en 658, l´abbaye d´Hautvillers est un important lieu de pèlerinages. Les plus importants concernent Sainte Hélène, mère de l´empereur Constantin, dont les reliques avaient été transférées de Rome à l´abbaye d´Hautvillers en 841. S´y ajoutent les reliques de Saint Nivard, Saint Syndulphe ... Les pèlerins affluaient le 7 février, jour de l´arrivée des reliques de sainte Hélène à Hautvillers, le 18 août, jour de la Sainte Hélène, le 3 mai, jour de l´Invention de la Sainte-Croix, lundi de Pentecôte. Durant neuf jours, du jeudi avant la Pentecôte au vendredi suivant, les châsses étaient exposées à l´entrée du chœur. Ces pèlerinages, ajoutés au marché public, institué chaque vendredi, permet au village de prospérer. Ce marché a été supprimé en 1554. L´abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l´histoire : détruite par les Normands en 882, pendant la Guerre de Cent Ans, malgré les lettres patentes qui plaçaient l´abbaye d´Hautvillers sous protection du roi, les Anglais rançonnent les religieux, pillent, saccagent et brûlent le monastère en 1449 comme ils l´avaient également fait en 1421. En 1519, Charles Quint devient empereur ... sa devise est « Toujours plus oultre » ... Il cherche à récupérer le duché de Bourgogne ... et pour ça, en 1544, il franchit la frontière et marche sur Paris à travers la Champagne. Pour affamer les Impériaux, François 1er ruine toute la campagne des environs et, désespérant de sauver Epernay, il fait incendier la ville le 3 septembre 1544. Hautvillers, Dizy, Champillon furent rançonnés par Charles-Quint au point qu´il n´y avait plus de vivres pour les habitants. Le village n´avaient plus de quoi approvisionner le marché, il cessa peu à peu et fut bientôt abandonné. « Plus de moines, mort au papisme !! » ... en mars, commencent les guerres de religions ... Les religieux parviennent à transporter à Reims l´argenterie, les châsses, les saintes reliques, ainsi que les titres, manuscrits et les papiers les plus précieux avant de s´enfuir. Les Huguenots, conduits par La Noue, brûlent le monastère. Catherine de Médicis fit un don considérable en 1570 pour la reconstruction de l´abbaye. En 1586, les calviniste investissent Epernay, ils en sont chassés par les troupes du Duc de Guise, elles-mêmes chassées par les habitants en 1588 ... Les Ligueurs s´en emparent en 1592. Henri IV la libère. En 1635, Louis XIII la soustrait au comte de Soissons qui s´en était emparé l´année précédente. De 533 aux guerres de la Fronde, Epernay fut pillée, dévastée, ruinée une vingtaine de fois !! Au retour des religieux en 1603, les pèlerinages du lendemain de Pentecôte et du 18 août furent tellement fréquentés que les marchands en tout genre y vinrent en grand nombre pour les besoins des pèlerins. En 1636, l´armée espagnole envahit la Picardie, les religieux cédant à la panique évacuent de nouveau leurs biens les plus précieux à Reims. Mais les Espagnols reculent devant Richelieu. En 1648, les manants et communauté dudit Hautvillers possèdent une pièce de pré de vingt arpents (1 arpent = un demi hectare environ) ; une autre de deux arpents ; sur les terres du seigneur abbé un droit de pâture pour leurs chevaux et vaches dans les bois et taillis et les étangs pour s´abreuver ; le droit de conduire un porc par habitant durant le temps des poissons et des glandés ; le droit de prendre des branches sous la hache du bucheron faisant bois pour le seigneur abbé moyennant une poule. Également le droit de ramasser le bois sec. Pendant la guerre de la Fronde, en 1649, 6 000 hommes du comte d´Erlach, basé à Ay, commettent les pires atrocités. En 1652, le Duc de Lorraine, Charles IV, venait enfin d´entrer en France par la Champagne, sous prétexte de venir seconder les troupes de Condé contre l´armée royale qui, à cette époque, n´avait pas de plus grand ennemi qui celui qui avait pris le parti des Espagnols, après les avoir battus à Rocroy, le 19 mai 1643. Grâce aux fricoteurs (maraudeurs) de son armée, composée de 8.000 hommes, on peut dire qu´il parcourut le pays en ami à qui tout appartient. Hautvillers, lui aussi, put voir au moins, dans le lointain, les soldats courir la campagne (l´armée du prince était campée à Plivot), et rançonner le pauvre villageois. Les religieux avaient obtenu du prince un seul homme et son cheval pour faire la garde et empêcher les soldats vagabonds de ravager les vignes. Ce simple cavalier suffit pour écarter du village les pillards de l´armée, campée alors à une distance de trois lieues (environ 10km). Les vendanges purent donc commencer le 20 septembre et se terminèrent le 20 octobre. Le dimanche 17 novembre 1652, l´armée du maréchal de Turenne, qui combattait Condé, campa à Hautvillers et dans les environs. Les soldats burent plus de 600 pièces de vin, brulèrent la cave du sieur bachelier, coupèrent des arbres et brulèrent des portes ... Deux ans plus tard, les habitants d´Hautvillers, Dizy et Saint Imoges durent recevoir dans leur logement les carabiniers des armées du Roi du comte de Beaujeu. Les armées amies ne se comportaient pas mieux que les armées ennemies. Elles brûlaient les habitations et pillaient ... Les religieux de l´abbaye font construire de nouveaux bâtiments pour l´extension du commerce des vins (celliers, pressoir). Le 18 juillet 1657, le pape Innocent X accorde une indulgence plénière à tout fidèle qui, muni des sacrements de pénitence et d´Eucharistie, visiterait dévotement, le jour de la sainte Hélène, l´église du monastère. En 1668, Dom Pérignon devient cellérier de l´abbaye. Les vins d´Hautvillers et de Champagne sont renommés depuis le XIè siècle, la vigne y était plantée depuis 850 ; le pape Urbain II, né à Châtillon sur Marne, élu en 1088, a contribué à le faire connaître. Ce vin était un vin rouge, assez semblable au vin de Bouzy. Les vignes du terroir d´Hautvillers ne dépassent pas 100 arpents (50 hectares environ) pour 241 hectares en 1857 Dom Pérignon aurait mis au point l´assemblage, la pressurisation fractionnée qui permet d´obtenir un jus blanc à partir de raisins noirs, il fait creuser dans la craie, des caves profondes afin d´obtenir une température constante, il modifie la forme des bouteilles afin de limiter la casse, il remplace les bouchons de bois par des bouchons de liège ... Il décède en septembre 1715 à 77 ans. Aux guerres succèdent les famines (1698, 1709, 1725, 1740 ...). Les ouvriers se révoltent, notamment en 1760 à Cumières. Tous les vignerons sont désarmés. En 1773, Hautvillers compte 1.100 habitants En 1784, l´école était fréquentée par les enfants des deux sexes ; leur chiffre étant en constante augmentation, une école de filles est créée. Le local est fourni par les religieux. 1789, création d´une garde bourgeoise 1790, les religieux quittent l´abbaye. L´abbaye est définitivement démolie lors de la Révolution à l´exception de l´église abbatiale et d´une petite partie du cloître. En 1793, alors que le marché au blé à Ay était régulièrement alimenté par 700 boisseaux (1 boisseau = 25 litres environ), il n´en arrive que 30 à 40 boisseaux malgré la pression des gendarmes. La disette se fait sentir. En 1814, lorsque Napoléon bat en retraite, dès le mois de janvier, les Russes passaient déjà à Hautvillers comme dans les environs ; le 22 mars, 60 hommes réquisitionnent 1000 pains de 12 livres, 8 vaches, de la viande salée, 15 pièces de vin, 300 boisseaux d´avoine, 500 bottes de foin ... les habitants n´ont pas de quoi satisfaire ces réquisitions ... le pillage commence, le même jour, 6 à 700 cavaliers arrivent dans le village et continuent le pillage. Entre le 29 janvier et le 5 mars, les habitants fournissent entre le 10.470 livres de pain, 6 vaches, 11 moutons, 20 pièces de vin, 250 bouteilles de vin, 1456 bouteilles d´eau de vie, du foin, de la paille, de l´avoine, des volailles, des chevaux, etc. Les mêmes réquisitions seront faites jusqu´au mois de mai ... En 1815, le passage des troupes étrangères de juillet à décembre occasionne une dépense de plus de 25.000 francs, sans compter les provisions de bouche et le vin rouge et blanc mousseux pour 3.000 francs. En 1815, le tzar organise une parade pour les troupes d´occupation du côté de Vertus.Pour nourrir les 200 000 hommes qui y participent, il saigne la région à blanc. La table d´Alexandre 1er accueille 300 convives. Après les guerres napoléoniennes, la misère s´installe ; des malfaiteurs, des brigands parcourent la campagne et les habitants sont obligés d´organiser des patrouilles de nuit. Du 22 avril au 3 juillet 1832, le choléra sévit dans la commune faisant 87 morts sur 370 atteints. En 1849, 29 morts et en 1854, 81 sur les 817 habitants que comptent la commune. Le 8 septembre 1870, 2500 Prussiens arrivent à Hautvillers, le 15 octobre, ils détruisent toutes les armes trouvées dans le pays afin que les habitants ne s´en servent pas contre eux. En dehors des réquisitions classiques pour 37.000 francs, aucune exaction n´est commise par les troupes d´occupation. Depuis près de dix ans, les récoltes sont mauvaises. La vigne est ravagée par le phylloxéra et les insectes. Et quand certaines années sont bonnes, la surproduction frappe à sa façon et les prix tombent. En 1910, le 16 octobre, 10.000 vignerons se réunissent à Epernay, le 4 novembre la grève de l´impôt est décidé dans plusieurs communes, les celliers et caves sont mis à détruits, le 18 janvier se produisent les mêmes incidents à Hautvillers. Le 31ème Régiment de dragons intervient. Le vignoble de la Vallée de la Marne est en état de siège. Le 10 février 1911, le Parlement adopte les mesures de protection qui éteignent la révolte des vignerons. Les meilleurs millésimes de champagne du début du XXème siècle sont 1914, 1915 et 1917 ..., années de cette Grande Guerre qui défigure la Champagne. Dès le 3 septembre les troupes allemandes sont en Champagne, le 4, elles occupent Epernay et se retrouvent à quelques kilomètres de Paris. Joffre déclenche une contre-offensive où interviennent les fameux taxis de la Marne. Le 11 septembre, la victoire semble se profiler, les Allemands reculent sans cesse, les troupes et convois défilèrent sans interruption ; dans la matinée, les Allemands font sauter le pont de Reims, sur la voie ferrée d´Epernay à Reims et le pont de Marne. Peu de temps après la rupture des ponts, les troupes françaises pénètrent dans la ville d´Epernay ; vers 14 heures, le génie français commence à réparer le pont ; à 16 heures, les premières colonnes françaises s´y engagent, mais l´artillerie allemande, établie vers Hautvillers, bombarde les abords ; plusieurs civils sont tués ou blessés dans la rue du Pont. La progression des troupes françaises oblige les batteries allemandes à se replier. Le 13, Reims est libéré ; les Allemands sont fixés sur l´Aisne, mais encore suffisamment près pour bombarder la ville. Le 22 février, 1500 obus s´abattent sur la ville provoquant d´énormes destructions. Hautvillers se retrouve en zone libérée. En 1940, le 10 mai, les 3 et 4 juin, les Stukas allemands bombardent Épernay. En septembre 1943, Henri Martin, maire d´Hautvillers, est déchu de ses mandats ; résistant, membre du Parti socialiste clandestin et franc-maçon, il est arrêté un an plus tard et déporté à Mauthausen où il décédera. En juillet 1944, à Hautvillers, 15 personnes sont arrêtées pour actes de résistance. Le 28 août 1944, une brigade de la 7ème division blindée de la IIIème Armée US, commandée par le général John Bellinger, entre dans Épernay. La résistance locale aide l´armée régulière à libérer la ville. Reims est libéré le 30.
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Hautvillers

Cave les Vendanges, Vallauris, France
Hautvillers est une commune française située dans le département de la Marne en région Grand Est. Ses habitants sont appelés les Altavillois. Hautvillers se situe sur la côte sud de la Montagne de Reims. Hautvillers fait d'ailleurs partie du parc naturel régional de la Montagne de Reims. Le village surplombe les boucles de la Marne, offrant plusieurs points de vue sur la vallée et les villages environnants, c'est en profitant de cette hauteur qu'est installé l'émetteur d'Hautvillers pour la télévision. Une grande partie du territoire communal, qui totalise 11,77 km2, est occupé par la Forêt domaniale d'Hautvillers (au nord). C'est là qu'on trouve les étangs des Sentelles et celui des Essarts. Le village est entouré par le vignoble de Champagne au sud et à l'est. L'extrême sud de la commune, entre la Marne et la canal latéral à la Marne, est la seule partie du territoire altavillois qui n'est pas recouverte de vignes ou de bois. En dehors du village, on dénombre plusieurs hameaux : la Briqueterie, l'Écluse, les Montecuelles, Pont Malot, le Pré Jaumé et Sainte-Hélène (propriété de Moët & Chandon). En l'an 650, en plein Moyen Âge, l'archevêque saint Nivard, alors responsable de l'église de Reims, aurait eu, au cours d'un voyage dans cette région, une vision prophétique : une colombe volant à flanc de coteaux, lui indiquant le lieu ou installer le futur monastère. Dès lors, il ordonne la construction de l'abbaye bénédictine Saint-Pierre d'Hautvillers. Dans la vallée, nombreux sont les hameaux proches des bords de la rivière Marne. Ces derniers sont aussi une route idéale pour les différents peuples barbares qui, en route vers d'autres contrées, pillent ces villages en chemin. À proximité, la communauté « Villare » se lasse de ces passages et vient fonder en l'an 658 le village Alta Villare sur les hauteurs proches de l'abbaye. La langue française évolue, mais Hautvillers demeure en français moderne, le « Haut Village » et ses habitants, les « Altavillois ». L'abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l'histoire : détruite par les Normands en 882, restaurée puis brûlée par les Anglais en 1449, rebâtie puis rasée par les Huguenots en 1564. Elle renaîtra à nouveau de ses cendres grâce aux dons de Catherine de Médicis. Elle cesse définitivement toute activité lors de la Révolution, en 1789. Suite aux révoltes de l'époque, l'église abbatiale et une petite partie du cloître seuls demeurent. À la Révolution, Hautvillers devient chef-lieu de canton, puis rejoint le canton d'Ay en 1801. "On l'appelle "Hautvillers", "Haut", c'est son nom, il l'est en effet. Ici, c'est l'épais feuillage des forêts qui le couronne. Sur ses coteaux, largement déployés, un océan de vignes chargées des raisins dont le jus fera briller les coupes de l'éclat de ses perles. En 1997, à l'occasion du 30ème anniversaire du jumelage entre Hautvillers et Eguisheim, nos amis alsaciens offrent au village un couple de cigognes, d'où notre association à but non lucratif. Nous avons déjà remis 20 cigogneaux en liberté. C'est grâce à une vingtaine de volières que cet oiseau a pu être sauvé de justesse. En 1974, en France, il ne restait plus que 9 couples de cigognes, maintenant nous en sommes à environ 600 couples mais avec 90% de perte tous les ans. Si il n'y avait plus de volière, dans 20 ans, la cigogne n'existerait plus. La Champagne a pour limites, au Nord, le pays de Liège et le Luxembourg, à l´Est, la Lorraine, à l´Ouest, la Picardie et l´Ile de France et au Sud la Bourgogne. En contact avec les autres pays par ses frontières, elle ne pouvait manquer de devenir un lieu de passage et de batailles : bataille des Champs Catalaunique en 451 contre les Huns, guerres de Trente Ans, de la Fronde, Valmy, Campagne de France en 1814, 1815, 1870, la Grande Guerre de 1914-1918, la dernière invasion en 1940 et la libération en 1944 ... A l´origine comté, elle est réunie au royaume de France par le mariage de Jeanne de Champagne, reine de Navarre, avec Philippe de France (Philippe IV dit le Bel) en 1284. Elle reste cependant autonome jusqu´en 1314, date à laquelle Louis X dit le Hutin la rattache définitivement à la France. Elle devient une province. Primitivement, un ancien camp celtique, puis une villa romaine détruite par les barbares occupait la place. Un village s'est installé sur les hauteurs d´où le nom de "Altum villare" (856-870), Altviller (1156), Auvillier (1480), Haultvilliers (1164), enfin Hautvillers (1780). Hautvillers est actuellement connu pour être le berceau du Champagne. Vers 650, saint Nivard y installa des moines soumis à la règle de Saint-Benoît et Saint-Colomban ; saint Berchaire en fut le premier abbé. L´abbaye devint célèbre au 9ème pour les reliques de ste Hélène qu´un moine avait dérobées à Rome et qui furent authentifiées par des miracles. Le scriptoriurn de l´abbaye a décoré quelques-uns des plus beaux manuscrits carolingiens. Depuis Nivard, qui la fonde en 658, l´abbaye d´Hautvillers est un important lieu de pèlerinages. Les plus importants concernent Sainte Hélène, mère de l´empereur Constantin, dont les reliques avaient été transférées de Rome à l´abbaye d´Hautvillers en 841. S´y ajoutent les reliques de Saint Nivard, Saint Syndulphe ... Les pèlerins affluaient le 7 février, jour de l´arrivée des reliques de sainte Hélène à Hautvillers, le 18 août, jour de la Sainte Hélène, le 3 mai, jour de l´Invention de la Sainte-Croix, lundi de Pentecôte. Durant neuf jours, du jeudi avant la Pentecôte au vendredi suivant, les châsses étaient exposées à l´entrée du chœur. Ces pèlerinages, ajoutés au marché public, institué chaque vendredi, permet au village de prospérer. Ce marché a été supprimé en 1554. L´abbaye prospère en dépit des vicissitudes de l´histoire : détruite par les Normands en 882, pendant la Guerre de Cent Ans, malgré les lettres patentes qui plaçaient l´abbaye d´Hautvillers sous protection du roi, les Anglais rançonnent les religieux, pillent, saccagent et brûlent le monastère en 1449 comme ils l´avaient également fait en 1421. En 1519, Charles Quint devient empereur ... sa devise est « Toujours plus oultre » ... Il cherche à récupérer le duché de Bourgogne ... et pour ça, en 1544, il franchit la frontière et marche sur Paris à travers la Champagne. Pour affamer les Impériaux, François 1er ruine toute la campagne des environs et, désespérant de sauver Epernay, il fait incendier la ville le 3 septembre 1544. Hautvillers, Dizy, Champillon furent rançonnés par Charles-Quint au point qu´il n´y avait plus de vivres pour les habitants. Le village n´avaient plus de quoi approvisionner le marché, il cessa peu à peu et fut bientôt abandonné. « Plus de moines, mort au papisme !! » ... en mars, commencent les guerres de religions ... Les religieux parviennent à transporter à Reims l´argenterie, les châsses, les saintes reliques, ainsi que les titres, manuscrits et les papiers les plus précieux avant de s´enfuir. Les Huguenots, conduits par La Noue, brûlent le monastère. Catherine de Médicis fit un don considérable en 1570 pour la reconstruction de l´abbaye. En 1586, les calviniste investissent Epernay, ils en sont chassés par les troupes du Duc de Guise, elles-mêmes chassées par les habitants en 1588 ... Les Ligueurs s´en emparent en 1592. Henri IV la libère. En 1635, Louis XIII la soustrait au comte de Soissons qui s´en était emparé l´année précédente. De 533 aux guerres de la Fronde, Epernay fut pillée, dévastée, ruinée une vingtaine de fois !! Au retour des religieux en 1603, les pèlerinages du lendemain de Pentecôte et du 18 août furent tellement fréquentés que les marchands en tout genre y vinrent en grand nombre pour les besoins des pèlerins. En 1636, l´armée espagnole envahit la Picardie, les religieux cédant à la panique évacuent de nouveau leurs biens les plus précieux à Reims. Mais les Espagnols reculent devant Richelieu. En 1648, les manants et communauté dudit Hautvillers possèdent une pièce de pré de vingt arpents (1 arpent = un demi hectare environ) ; une autre de deux arpents ; sur les terres du seigneur abbé un droit de pâture pour leurs chevaux et vaches dans les bois et taillis et les étangs pour s´abreuver ; le droit de conduire un porc par habitant durant le temps des poissons et des glandés ; le droit de prendre des branches sous la hache du bucheron faisant bois pour le seigneur abbé moyennant une poule. Également le droit de ramasser le bois sec. Pendant la guerre de la Fronde, en 1649, 6 000 hommes du comte d´Erlach, basé à Ay, commettent les pires atrocités. En 1652, le Duc de Lorraine, Charles IV, venait enfin d´entrer en France par la Champagne, sous prétexte de venir seconder les troupes de Condé contre l´armée royale qui, à cette époque, n´avait pas de plus grand ennemi qui celui qui avait pris le parti des Espagnols, après les avoir battus à Rocroy, le 19 mai 1643. Grâce aux fricoteurs (maraudeurs) de son armée, composée de 8.000 hommes, on peut dire qu´il parcourut le pays en ami à qui tout appartient. Hautvillers, lui aussi, put voir au moins, dans le lointain, les soldats courir la campagne (l´armée du prince était campée à Plivot), et rançonner le pauvre villageois. Les religieux avaient obtenu du prince un seul homme et son cheval pour faire la garde et empêcher les soldats vagabonds de ravager les vignes. Ce simple cavalier suffit pour écarter du village les pillards de l´armée, campée alors à une distance de trois lieues (environ 10km). Les vendanges purent donc commencer le 20 septembre et se terminèrent le 20 octobre. Le dimanche 17 novembre 1652, l´armée du maréchal de Turenne, qui combattait Condé, campa à Hautvillers et dans les environs. Les soldats burent plus de 600 pièces de vin, brulèrent la cave du sieur bachelier, coupèrent des arbres et brulèrent des portes ... Deux ans plus tard, les habitants d´Hautvillers, Dizy et Saint Imoges durent recevoir dans leur logement les carabiniers des armées du Roi du comte de Beaujeu. Les armées amies ne se comportaient pas mieux que les armées ennemies. Elles brûlaient les habitations et pillaient ... Les religieux de l´abbaye font construire de nouveaux bâtiments pour l´extension du commerce des vins (celliers, pressoir). Le 18 juillet 1657, le pape Innocent X accorde une indulgence plénière à tout fidèle qui, muni des sacrements de pénitence et d´Eucharistie, visiterait dévotement, le jour de la sainte Hélène, l´église du monastère. En 1668, Dom Pérignon devient cellérier de l´abbaye. Les vins d´Hautvillers et de Champagne sont renommés depuis le XIè siècle, la vigne y était plantée depuis 850 ; le pape Urbain II, né à Châtillon sur Marne, élu en 1088, a contribué à le faire connaître. Ce vin était un vin rouge, assez semblable au vin de Bouzy. Les vignes du terroir d´Hautvillers ne dépassent pas 100 arpents (50 hectares environ) pour 241 hectares en 1857 Dom Pérignon aurait mis au point l´assemblage, la pressurisation fractionnée qui permet d´obtenir un jus blanc à partir de raisins noirs, il fait creuser dans la craie, des caves profondes afin d´obtenir une température constante, il modifie la forme des bouteilles afin de limiter la casse, il remplace les bouchons de bois par des bouchons de liège ... Il décède en septembre 1715 à 77 ans. Aux guerres succèdent les famines (1698, 1709, 1725, 1740 ...). Les ouvriers se révoltent, notamment en 1760 à Cumières. Tous les vignerons sont désarmés. En 1773, Hautvillers compte 1.100 habitants En 1784, l´école était fréquentée par les enfants des deux sexes ; leur chiffre étant en constante augmentation, une école de filles est créée. Le local est fourni par les religieux. 1789, création d´une garde bourgeoise 1790, les religieux quittent l´abbaye. L´abbaye est définitivement démolie lors de la Révolution à l´exception de l´église abbatiale et d´une petite partie du cloître. En 1793, alors que le marché au blé à Ay était régulièrement alimenté par 700 boisseaux (1 boisseau = 25 litres environ), il n´en arrive que 30 à 40 boisseaux malgré la pression des gendarmes. La disette se fait sentir. En 1814, lorsque Napoléon bat en retraite, dès le mois de janvier, les Russes passaient déjà à Hautvillers comme dans les environs ; le 22 mars, 60 hommes réquisitionnent 1000 pains de 12 livres, 8 vaches, de la viande salée, 15 pièces de vin, 300 boisseaux d´avoine, 500 bottes de foin ... les habitants n´ont pas de quoi satisfaire ces réquisitions ... le pillage commence, le même jour, 6 à 700 cavaliers arrivent dans le village et continuent le pillage. Entre le 29 janvier et le 5 mars, les habitants fournissent entre le 10.470 livres de pain, 6 vaches, 11 moutons, 20 pièces de vin, 250 bouteilles de vin, 1456 bouteilles d´eau de vie, du foin, de la paille, de l´avoine, des volailles, des chevaux, etc. Les mêmes réquisitions seront faites jusqu´au mois de mai ... En 1815, le passage des troupes étrangères de juillet à décembre occasionne une dépense de plus de 25.000 francs, sans compter les provisions de bouche et le vin rouge et blanc mousseux pour 3.000 francs. En 1815, le tzar organise une parade pour les troupes d´occupation du côté de Vertus.Pour nourrir les 200 000 hommes qui y participent, il saigne la région à blanc. La table d´Alexandre 1er accueille 300 convives. Après les guerres napoléoniennes, la misère s´installe ; des malfaiteurs, des brigands parcourent la campagne et les habitants sont obligés d´organiser des patrouilles de nuit. Du 22 avril au 3 juillet 1832, le choléra sévit dans la commune faisant 87 morts sur 370 atteints. En 1849, 29 morts et en 1854, 81 sur les 817 habitants que comptent la commune. Le 8 septembre 1870, 2500 Prussiens arrivent à Hautvillers, le 15 octobre, ils détruisent toutes les armes trouvées dans le pays afin que les habitants ne s´en servent pas contre eux. En dehors des réquisitions classiques pour 37.000 francs, aucune exaction n´est commise par les troupes d´occupation. Depuis près de dix ans, les récoltes sont mauvaises. La vigne est ravagée par le phylloxéra et les insectes. Et quand certaines années sont bonnes, la surproduction frappe à sa façon et les prix tombent. En 1910, le 16 octobre, 10.000 vignerons se réunissent à Epernay, le 4 novembre la grève de l´impôt est décidé dans plusieurs communes, les celliers et caves sont mis à détruits, le 18 janvier se produisent les mêmes incidents à Hautvillers. Le 31ème Régiment de dragons intervient. Le vignoble de la Vallée de la Marne est en état de siège. Le 10 février 1911, le Parlement adopte les mesures de protection qui éteignent la révolte des vignerons. Les meilleurs millésimes de champagne du début du XXème siècle sont 1914, 1915 et 1917 ..., années de cette Grande Guerre qui défigure la Champagne. Dès le 3 septembre les troupes allemandes sont en Champagne, le 4, elles occupent Epernay et se retrouvent à quelques kilomètres de Paris. Joffre déclenche une contre-offensive où interviennent les fameux taxis de la Marne. Le 11 septembre, la victoire semble se profiler, les Allemands reculent sans cesse, les troupes et convois défilèrent sans interruption ; dans la matinée, les Allemands font sauter le pont de Reims, sur la voie ferrée d´Epernay à Reims et le pont de Marne. Peu de temps après la rupture des ponts, les troupes françaises pénètrent dans la ville d´Epernay ; vers 14 heures, le génie français commence à réparer le pont ; à 16 heures, les premières colonnes françaises s´y engagent, mais l´artillerie allemande, établie vers Hautvillers, bombarde les abords ; plusieurs civils sont tués ou blessés dans la rue du Pont. La progression des troupes françaises oblige les batteries allemandes à se replier. Le 13, Reims est libéré ; les Allemands sont fixés sur l´Aisne, mais encore suffisamment près pour bombarder la ville. Le 22 février, 1500 obus s´abattent sur la ville provoquant d´énormes destructions. Hautvillers se retrouve en zone libérée. En 1940, le 10 mai, les 3 et 4 juin, les Stukas allemands bombardent Épernay. En septembre 1943, Henri Martin, maire d´Hautvillers, est déchu de ses mandats ; résistant, membre du Parti socialiste clandestin et franc-maçon, il est arrêté un an plus tard et déporté à Mauthausen où il décédera. En juillet 1944, à Hautvillers, 15 personnes sont arrêtées pour actes de résistance. Le 28 août 1944, une brigade de la 7ème division blindée de la IIIème Armée US, commandée par le général John Bellinger, entre dans Épernay. La résistance locale aide l´armée régulière à libérer la ville. Reims est libéré le 30.
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